Interview de Benoit Chanson, architecte, Studio Aqui et Triptyque
Comment avez-vous conçu l’église Saint-Sauveur ?
Benoît Chanson – Concevoir une église est une immense responsabilité. Pour l’église Saint-Sauveur, le concours nous a fourni un cahier des charges précis. Il était crucial pour nous de répondre minutieusement aux besoins exprimés. Heureusement, ayant déjà travaillé sur la conception d’autres églises, j’avais accumulé des connaissances approfondies, notamment en étudiant l’architecture des églises régionales et les réflexions inspirantes de Jean-Marie Duthilleul sur les liens entre liturgie et architecture.
Quel a été votre parti pris architectural ?
B. C. – Nous avons opté pour une architecture sobre, dépouillée, avec une pureté des matériaux. Moderne sans être impersonnelle, elle s’inscrit dans le patrimoine architectural de la région, avec par exemple un grand cylindre en briques
et un parement de terre crue.
Cette église présente-t-elle des spécificités ?
B. C. – Le programme était assez précis quant à l’articulation de tous les espaces entre eux : parvis, hall d’entrée, salle de réunion qu’on peut ouvrir sur la nef, un jardin intérieur avec toutes les pièces ouvrant sur l’extérieur, etc. Parallèlement, il y a tout un travail sur le mobilier dessiné sur mesure, la propreté des bétons, etc.
Le style sobre et dépouillé de cette église dit-il quelque chose de la foi chrétienne ?
B. C. – Je suis très marqué par les églises romanes et cisterciennes qui sont toutes très dépouillées. C’est précisément cette sobriété qui donne aux églises leur dimension intemporelle. Plus on reste dans la pureté des formes, avec des matériaux bruts, à jouer avec la lumière et l’espace, plus l’architecture est transcendante et intemporelle.